Patriarche Youssef

Lettre de Noël 2010

25 12 2010



 

Lettre de Noël 2010
 

Gregorios III, par la grâce de Dieu
Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, d'Alexandrie et de Jérusalem:
Que la grâce divine et la bénédiction apostolique embrassent mes frères les Hiérarques membres du Saint-Synode, ainsi que le pieux clergé et tous les fidèles laïcs de notre Eglise
Grecque-Melkite Catholique
 

"Si donc quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle"
(II Corinthiens 5, 17).

 

"La Nouvelle Créature"
 

Un Enfant nouveau-né, une nouvelle créature

Un nouvel Enfant nous est né, c'est Dieu d'avant les siècles, qui s'est incarné dans la plénitude du temps. Il a pris la nature humaine afin que chacun de nous soit en Lui une nouvelle créature, héritier de sa gloire. Voilà la grande annonce unique de Noël, comme l'exprime Saint Paul en disant (II Corinthiens 5, 17): "Si donc quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle". Le Christ, l'Enfant nouveau-né, par son Incarnation, nouvelle création, est l'homme déifié (??????); voilà le mystère caché d'avant les siècles. C'est le Christ Lui-même qui est la nouvelle créature.
 

Le renouveau et la nouvelle créature dans l'Ecriture Sainte

Faisons chemin ensemble dans le paradis de la Parole de Dieu, où se répètent continuellement des expressions comme: la nouveauté de la vie, le nouveau, la nouvelle, renouvelé, renouveau, l'appel à abandonner l'ancien pour revêtir le nouveau, l'appel au renouveau, etc.
Je passe en revue ces passages qui, tous, se réfèrent au renouvellement spirituel, lequel est la substance de la Parole de Dieu et le but de la révélation divine. En effet, nous trouvons l'appel au renouveau dans tous les livres de l'Ancien et du Nouveau Testaments. Dieu parle par la bouche du Prophète Isaïe, en disant (Isaïe 43, 18-19): "Laissez ces premiers souvenirs, ces réflexions sur le passé. Voici que je fais du nouveau".
La ville sainte de Jérusalem, malgré son histoire de sainteté, est elle aussi appelée au renouveau: "Pour Jérusalem je n'aurai pas de cesse, que sa justice n'éclate comme l'aurore et son salut comme un flambeau ardent. Alors toutes les nations verront ta justice, et tous les rois ta gloire. On t'appellera d'un nom nouveau, celui qu'aura prononcé la bouche du Seigneur" (Isaïe 62, 1-2).
Dieu Lui-même appelle au renouveau, comme nous lisons dans la prophétie d'Ezéchiel (11, 19 et 36, 26): "Je leur donnerai un cœur nouveau et je mettrai dans leur intérieur un esprit nouveau; j'ôterai de leur corps le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair". Et encore (Ezéchiel 18, 31): "Rejetez loin de vous tous vos péchés que vous avez commis contre moi; faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau".
Dans les Psaumes de David, nous avons:
"Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, renouvelle dans ma poitrine un inébranlable bon vouloir" (Psaume 51, 12);
"Lui qui te rassasie de biens, au cours de tes années, pour que tu reprennes, comme l'aigle, une jeunesse nouvelle" (Psaume 103, 5).

Dans d'autres Psaumes, il y a toujours un appel à des chants nouveaux; ainsi:
(Psaume 33, 3) "Chantez-Lui un cantique nouveau, harmonisez à l'envie vos harpes avec vos trompettes";
(Psaume 40, 4) "Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, une hymne à notre Dieu";
(Psaume 96, 1) "Chantez au Seigneur un cantique nouveau";
(Psaume 98, 1) "Chantez au Seigneur un cantique nouveau, car Il a opéré des merveilles";
(Psaume 144, 9) "O Dieu, je Te chanterai un cantique nouveau".

Dieu annonce aux hommes du nouveau: "Je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle; on oubliera tout le passé, on n'y pensera plus" (Isaïe 65, 17). Ce verset est répété dans Isaïe 66, 22: "Comme les cieux nouveaux et la terre nouvelle que je vais faire subsisteront devant moi, oracle du Seigneur, ainsi subsisteront votre race et votre nom". Il est cité dans la deuxième Epître de Saint Pierre: "Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où habitera la justice" (II Pierre 3, 13); et aussi dans l'Apocalypse (21, 1-2): "Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu; (…). Et je vis la Cité Sainte, la Jérusalem nouvelle, descendre du ciel et d'auprès de Dieu".
Tous les livres du Nouveau Testament parlent de la nouveauté, et ce Testament lui-même est "nouveau". Et le mot Evangile veut dire "nouvelle" (E???????o?). Jésus dit, en instituant l'Eucharistie: "Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang, versé pour vous" (Luc 22, 20). Il promet à ses Disciples un vin nouveau: "Je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai avec vous du nouveau dans le Royaume de mon Père" (Matthieu 26, 29; Marc 2, 21-22 et Luc 5, 36-38). Il formule des recommandations à ses disciples concernant le drap neuf et le vin nouveau  (Matthieu 9, 16-17): "Personne ne rajoute une pièce de drap neuf à un vieil habit, car le morceau ainsi rapporté tire sur l'habit et la déchirure devient pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves, et tous deux se conservent".
Saint Jean lie le Nouveau Testament au nouveau commandement: "Je vous donne un commandement nouveau, c'est de vous aimer les uns les autres, oui, de vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés" (Jean 13, 34).

Et il lie les deux Testaments ensemble: "Ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien que vous avez eu dès le début; et ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue. Mais c'est aussi un commandement nouveau que je vous écris – et cela est vrai pour vous comme pour lui –, parce que les ténèbres s'en vont et que déjà brille la vraie lumière" (I Jean 2, 7-8).
Saint Paul aussi parle de la nouvelle création: "Si donc quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle; l'être ancien a disparu, un être nouveau est là" (II Corinthiens 5, 17); c'est cela qui a inspiré le titre de la présente lettre.
Dans son Epître aux Romains, Saint Paul invite à marcher dans la nouveauté de la vie: "Nous avons donc été mis au tombeau avec Lui par le baptême qui nous plonge en la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions semblablement, nous aussi, une vie nouvelle" (Romains 6, 4); et cela selon un esprit nouveau: "Maintenant que morts à ce qui nous tenait captifs, nous avons été dégagés de la Loi, nous pouvons servir sous le régime nouveau de l'esprit, et non sous le régime suranné de la lettre" (Romains 7, 6). Parlant du Christ comme de la Pâque, l'Apôtre recommande: "Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes des azymes" (I Corinthiens 5, 7).
L'Apôtre Paul nous invite aussi à nous libérer de l'ancien: "Maintenant que vous connaissez Dieu ou plutôt que vous êtes connus de Lui, comment pouvez-vous revenir à ces éléments infirmes et misérables, dont vous voulez à nouveau vous faire les esclaves?" (Galates 4, 9).

Jésus, l'Enfant nouveau-né, vrai Dieu d'avant les siècles, a détruit par ses enseignements les commandements de la Loi ancienne, pour créer un nouvel homme: "Car c'est Lui qui est notre paix, Lui qui des deux mondes en a fait un seul, renversant le mur qui les séparait, la haine, abolissant dans sa chair la Loi avec ses décrets et ordonnances. Il a voulu ainsi, établissant la paix, créer en Lui de ces deux hommes un seul homme nouveau" (Ephésiens 2, 14-15).
Comme Jésus est Dieu et homme, et nouvel Adam, Paul nous invite à enlever tout ce qui est de l'homme ancien et à revêtir le nouvel homme: "Il vous faut renoncer à votre vie passée et dépouiller le vieil homme que corrompent les convoitises trompeuses, pour vous renouveler par une transformation intime de votre pensée et revêtir l'homme nouveau qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté de la vérité" (Ephésiens 4, 22-24).
De même, "Vous avez dépouillé le vieil homme avec ses pratiques et revêtu l'homme nouveau qui, pour mieux connaître, se renouvelle sans cesse à l'image de Celui qui l'a créé" (Colossiens 3, 9-10). Et aussi: "Encore que l'homme extérieur en nous s'en aille en ruine, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour" (II Corinthiens 4, 16); "La circoncision n'est rien, rien non plus l'incirconcision; ce qui compte, c'est d'être une création nouvelle" (Galates 6, 15).
Dans l'Epître aux Hébreux (8, 6-8 et 13), nous lisons cette explication de ce que veut dire "Alliance nouvelle":
"Notre Grand-Prêtre a reçu un ministère d'autant plus élevé qu'Il est le médiateur d'une meilleure Alliance, fondée sur de meilleures promesses. Car, si la première avait été irréprochable, il n'y aurait pas eu lieu de lui en substituer une seconde. Or c'est bien un reproche que Dieu leur adresse: Voici venir des jours, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda une Alliance nouvelle(…). En parlant d'Alliance nouvelle, Dieu déclare vieillie la précédente; or ce qui est vieilli et suranné est près de disparaître".
Le Christ "est le médiateur d'une nouvelle Alliance" (Hébreux 9, 15 et 12, 24).
Si Dieu nous a sauvés, c'est pour ceci: "Il n'a pas regardé aux œuvres de justice que nous avions pu accomplir. N'écoutant que sa miséricorde, Il nous a sauvés par le bain de régénération où l'Esprit Saint nous renouvelle" (Tite 3, 5).
Il y a un danger (Hébreux 6, 4-6): "Aussi bien est-il impossible pour ceux qui ont une fois reçu l'illumination, qui ont goûté au don céleste, qui ont eu part à l'Esprit Saint, qui ont savouré la belle Parole de Dieu et les prodiges du monde à venir, et qui néanmoins sont tombés, il est impossible de les rénover une seconde fois en les ramenant à la pénitence".
L'annonce du Nouveau Testament est terminée, et tous ses livres ont des expressions très belles au sujet du renouveau. Ainsi, dans l'Apocalypse de Saint Jean (3, 12 et 21, 1-7):
"Le vainqueur, j'en ferai une colonne dans le Temple de mon Dieu, et il n'en sortira jamais plus. J'écrirai sur lui le Nom de mon Dieu et le nom de la Cité de mon Dieu, la Jérusalem nouvelle, qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau".
"Puis je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu; et il n'y a plus de mer désormais. Et je vis la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle, descendre du ciel d'auprès de Dieu, prête comme une fiancée parée pour son époux. Et j'entendis, venant du trône, une voix puissante qui disait: 'Voici la demeure de Dieu chez les hommes; Il demeurera avec eux, et eux seront son peuple. Dieu Lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux; il n'y aura plus de mort, il n'y aura plus ni deuil, ni gémissement, ni douleur, car le premier monde aura disparu'. Celui qui siégeait sur le trône dit alors: 'Voici que je rénove toutes choses'. Il ajouta: 'Ecris; car ces paroles sont sûres et authentiques'. Puis Il me dit: 'C'en est fait! Je suis l'Alpha et l'Oméga, le principe et la fin. A qui est altéré je donnerai de la source de l'eau de la Vie gratuitement. Tel sera l'héritage du vainqueur: je serai son Dieu et lui sera mon fils'".

 

L'appel au renouveau et la nouvelle créature dans les textes liturgiques

Comme je l'ai dit dans la préface de cette lettre, celle-ci est fondée sur la Parole de Dieu et sur les textes liturgiques qui, à leur tour, reflètent la lumière de la Parole de Dieu, avec la vision et les commentaires des Pères de l'Eglise sur cette Parole divine.
Le fait de m'appuyer, dans mes lettres, sur les textes liturgiques paraît à quelques-uns un aspect de fanatisme pour la liturgie. Mais cela vient du fait que je suis convaincu de la relation profonde qu'il y a entre les textes de l'Ecriture Sainte et ceux des prières et des chants liturgiques.
En effet, comme je l'ai toujours répété, nos Saints Pères ont lu l'Ecriture Sainte dans ses deux Testaments, une lecture fréquente et même quotidienne. Ils ont médité la Parole de Dieu quotidiennement et, à travers leurs méditations, ils ont composé leurs sermons et leurs commentaires, ils ont instruit le peuple et lui ont ouvert les trésors de la Révélation divine. Plus tard sont venus les moines, qui ont lu ces sermons et, sur cette base, ont composé les hymnes qui nous ont été transmises dans nos livres liturgiques.
Il n'est pas pensable qu'un sermon, une lettre, un enseignement, une veillée évangélique, une conversation ou une direction spirituelles soient dépourvus de versets de l'Ecriture Sainte, de l'Evangile, des Epîtres, ainsi que de chants liturgiques, de paroles des Saints Pères qui sont toutes reliées les unes aux autres.
Ainsi, la Parole de Dieu devient le guide fondamental le plus important. Nous la lisons, nous la méditons, nous en faisons un sermon, un enseignement, une direction spirituelle; nous la chantons et nous proclamons notre foi avec joie, avec de belles hymnes, des mélodies bien soignées, que nos chorales chantent avec de belles voix; nos fidèles, de même, chantent leur sainte foi dont ils sont fiers, qu'ils considèrent comme le bien le plus précieux et la lumière qui illumine leur chemin dans toute leur vie.
Chers frères, chères sœurs, cheminez avec moi dans les hymnes des fêtes du Christ, de la Vierge et de quelques Saints au cours de l'année liturgique. Nous allons découvrir le sens de la nouvelle création, de la nouvelle créature, du renouveau spirituel, car il n'y a pas une fête qui ne soit pas de quelque façon un appel au renouveau, à la vie nouvelle, à la création nouvelle, à la créature nouvelle.

Le 13 septembre, en la fête du Renouveau et de la Dédicace de l'église de la Résurrection à Jérusalem, nous lisons, dans le lucernaire des Vêpres: "Frères, opérez le renouveau et, rejetant le vieil homme, vivez dans une vie nouvelle, en réfrénant tout ce qui procure la mort; corrigeons tous nos membres et détestons la nourriture promise à l'arbre pour notre malheur, nous souvenant de nos fautes passées pour les fuir; c'est ainsi que l'homme est renouvelé, ainsi est observé le jour du Renouveau".
Et ces cathismes de l'Orthros: "Par sa venue, le Christ illumina l'univers et par son Esprit divin Il a renouvelé le monde entier; les âmes connaissent le renouveau, car un temple s'élève pour la gloire du Seigneur; c'est là que le Christ notre Dieu renouvelle les cœurs des croyants pour accorder aux hommes la grâce du salut.
"Sur la présente journée, la fête de la Dédicace, croyants, s'est arrêté le choix du Seigneur; et ce jour nous invite tous au renouveau; le visage radieux et dans l'ardeur de notre foi chantons le Christ du fond du cœur comme Celui qui nous renouvelle, en divin Rédempteur".
Dans la huitième ode: "En ce jour le Christ, nouvel Adam, nous montre le Paradis spirituel, le tabernacle saint, portant au lieu de l'arbre du savoir le signe vivifiant de la Croix  pour ceux qui chantent: Bénissez le Seigneur, toutes les œuvres du Seigneur".
Dans les Laudes: "En ce jour la maison divine et sacrée, le temple vénérable et lumineux de la Résurrection du Christ, célèbre son brillant renouveau; le sépulcre divin offre au monde la vie et fait sourdre pour nous l'immortalité; il fait jaillir à flots la grâce de Dieu, répand les miracles abondamment et procure la guérison aux fidèles qui le chantent.
"La splendide clarté d'en-haut a brillé pour éclairer et illuminer l'univers de ses rayons; et nous, fidèles, vénérons la Résurrection du Christ notre Créateur, célébrons par des hymnes la vivifiante et divine fête du saint Renouveau au rythme des psaumes afin d'obtenir la grâce du Seigneur et Sauveur.
"Célèbre ton renouveau, nouvelle Jérusalem, car ta lumière est venue et sur toi s'est levée la gloire du Seigneur. Cette maison, c'est le Père qui l'a bâtie; ce temple, le Fils l'a fondé solidement; cette demeure fut aussi renouvelée par l'Esprit Saint qui éclaire, affermit et sanctifie nos âmes.
"Homme, retrouve ta propre identité, échange le vieil homme pour le nouveau, fête la dédicace de ton âme; tant que le loisir t'en est donné, renouvelle ta conduite, le chemin de ta vie; les temps anciens sont révolus, voici l'univers renouvelé. Tel est le fruit de cette fête, si tu changes pour le bien; dans la mesure où l'homme se renouvelle, le jour du Renouveau est célébré dignement".
Dans les stichères (de Sophrone de Jérusalem) de Prime (Grandes Heures de la Vigile de Noël), nous lisons: "Adam renouvelé avec Eve s'écrie: Sur terre est apparue la bienveillance de Dieu pour sauver le genre humain. (…) Bethléem,  c'est de toi que par la chair me viendra le Chef des nations, le Christ notre Dieu né d'une jeune Vierge, qui mènera son peuple, le nouvel Israël". A None: "Mortifie nos charnelles pensées, afin que, dépouillés du vieil homme, nous revêtions le nouveau".
Le jour même de la fête de la Nativité, le 25 décembre, dans la quatrième ode de l'Orthros, nous chantons que le Verbe est issu de la montagne ombragée de la Vierge, Enfant nouveau-né, pour renouveler les nations.
Cinquième ode: "O Christ, Tu nous affranchis, nous les serfs de l'ennemi et du péché, et Te faisant pauvre entièrement comme nous, Tu divinises notre limon".
Kondakion: "En ce monde vient pour nous un Enfant nouveau-né, le Dieu d'avant les siècles".
Neuvième ode: "Les Mages demandent: où est l'Enfant-Roi nouveau-né?".
Première ode des Complies de l'avant-fête (Paramonie) de la Théophanie: "Pour Toi, Seigneur, je chanterai un chant nouveau de lumières et une ode d'avant-fête pour ta divine Théophanie par laquelle Tu me fais le don de la nouvelle naissance, me ramenant vers la divine splendeur".
Troisième ode des Complies: "Maintenant Tu fais connaître concrètement aux hommes les mystères cachés, m'accordant en ce jour la nouvelle naissance par ta Théophanie".
Cinquième ode des Complies: "Créateur, Tu renouvelles les mortels, devenant Toi-même nouvel Adam, opérant notre renaissance merveilleusement par l'eau, par le feu et l'Esprit, refaçonnant ta créature d'admirable façon par le Baptême divin, sans la fondre ou la broyer. Tu renouvelles notre âme par l'Esprit et par l'eau. Tu sanctifies nos corps, recréant l'homme, cet être composé d'âme et de corps, en ta sage providence Tu appliques en effet à l'une et à l'autre le remède qui convient, en médecin de l'âme et du corps".
Dans les Laudes de ce 5 janvier, le Christ dit au Baptiste: "Laisse donc l'ancien et pense au nouveau".
Le jour même de la fête de la Théophanie (6 janvier), à la bénédiction des eaux, nous remercions le Seigneur de nous avoir tracé un nouveau chemin par la nouvelle naissance et de nous rendre la première liberté, car par l'eau et par l'Esprit Il a renouvelé la nature humaine qui avait été vieillie par le péché.
A la première ode de l'Orthros, nous chantons: "Le Roi des siècles dans les flots du Jourdain renouvelle Adam, qui était corrompu par le péché. (…) Verbe éternel, celui qu'avec Toi Tu plonges dans les flots, Tu le renouvelles, car l'erreur l'a corrompu".
Sixième ode: "C'est dans le feu du dernier jour que le Christ plongera qui se défie sans croire qu'Il est Dieu, mais dans l'Esprit Il renouvelle par la grâce de l'eau ceux qui reconnaissent sa divinité en les délivrant de leurs péchés".
Neuvième ode: "Le Seigneur est venu dans les flots du Jourdain vers Adam, l'homme corrompu, lui apporter le renouveau. (…) Pour les fidèles s'approchant de Lui le Christ fait sourdre l'eau du renouveau".
Dans l'Appendice à cette lettre, on trouvera des extraits de textes liturgiques sur le sujet du renouveau et la nouvelle créature pour les autres fêtes du Seigneur, de la Vierge et des Saints tout au long de l'année liturgique.

 

Réflexions sur le thème du Renouveau

"Si donc quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle": c'est ce que dit Saint Paul dans la deuxième Epître aux Corinthiens (5, 17). Quand je lis ce verset, extraordinairement beau, beaucoup de pensées et de réflexions envahissent mon cœur et mes sentiments, que j'écris dans la méditation spirituelle de cette lettre.
Je commence par citer mon patron, Saint Grégoire de Nazianze; dans son premier sermon de Pâques,  il dit que "Celui qui est ressuscité des morts aujourd'hui peut me renouveler aussi par son Esprit et, en me revêtant du nouvel homme, me donner comme modèle et enseignant dans le Christ pour la nouvelle création". Dans son deuxième sermon de Pâques, il ajoute: "Les portes de l'Enfer sont ouvertes, la mort est détruite, le vieil Adam est écarté et le nouveau est accompli; l'homme dans le Christ est renouvelé".
Jésus-Christ est Lui-même la créature nouvelle, comme nous chantons dans ce kondakion de la fête de Noël: "En ce monde vient pour nous un Enfant nouveau-né, le Dieu d'avant les siècles". Jésus est la nouvelle créature, car Il s'est incarné. Il est Dieu et c'est cela qui est nouveau, que Dieu soit uni à l'homme à travers la personne de Jésus-Christ, et qu'Il soit le modèle de la nouvelle créature, de sorte que l'homme ne soit plus seul dans le monde, car Dieu est Emmanuel, avec lui. Il est appelé à être comme Dieu l'a créé, à son image et ressemblance (cf. Genèse 1, 26-27).
Cela veut dire que l'homme puisse devenir Dieu, car Dieu est devenu homme en restant Dieu, afin qu'Il unisse à Lui toute chose dans le ciel et sur la terre, que ciel et terre soient unis, la création entière, que les hommes soient tous unis dans le Christ, dans la personne de Jésus.
C'est là la nouvelle créature. C'est pour cela que nous trouvons, au début de la Genèse (1, 1), cette expression: "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre". Et l'Evangile de Saint Jean (1, 1) commence par ces mots: "Au commencement était le Verbe". Puis: "Et le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous" (Jean 1, 14). Ainsi Saint Jean unit les deux créations, au début de l'humanité et au début du christianisme. Jésus est la nouvelle créature, et le christianisme est un appel à l'homme pour qu'il demeure lui aussi une nouvelle créature.
Comme j'aime le définir toujours, par rapport aux autres religions, sans employer des expressions comme "meilleur", ou "plus beau", ou "plus grand", ou "plus élevé", le christianisme est une nouvelle créature; c'est quelque chose d'autre, comme je l'ai répété dans beaucoup de mes conférences et de mes méditations.  Le Christ, nouvelle créature, est un homme différent des autres hommes. Le christianisme est la nouvelle Alliance par le sang de Jésus: "Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, versé pour une multitude en vue de la rémission des péchés" (Matthieu 26, 27); "Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang versé pour vous" (Luc 22, 20).
Le vrai nom du christianisme est la Nouvelle Alliance, l'Alliance de Dieu avec l'homme, et l'alliance de l'homme avec Dieu, l'alliance de l'homme avec son frère l'homme, avec la création, avec le monde, le cosmos, et rien ne peut être nouveau si ce n'est à partir de l'ancien, et le nouveau a pour but de restaurer l'ancien. De là la corrélation entre l'Ancien et le Nouveau Testaments, qui sont à vrai dire un seul Testament. De là, aussi, le rapport intime entre les différentes croyances des enfants des hommes sur cette terre; elles sont très liées, avec beaucoup d'éléments communs.

Le Saint Evangile n'est pas un livre qui puisse devenir ancien. Il est le livre de la bonne nouvelle, des dernières nouvelles. Ce sont des nouvelles toujours nouvelles, toujours bonnes et belles, car les paroles de ce livre s'adressent à l'homme par le moyen de l'Esprit Saint, de qui Jésus a dit (Jean 14, 16-17 et 26): "Le Père vous donnera un autre Défenseur pour être à jamais avec vous, l'Esprit de vérité. (…) L'Esprit Saint qu'enverra le Père, qui vous enseignera toutes choses".

Le christianisme est une nouvelle créature, un nouveau chemin, une nouvelle méthode, une nouvelle vision. Jésus demande à Nicodème de naître de nouveau (Jean chapitre 3, versets 3, 5 et 7): "Personne, à moins de naître d'en-haut, ne peut voir le Royaume de Dieu. (…) Personne, à moins de naître de l'eau et de l'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. (…) Ne t'étonnes pas si j'ai dit: il vous faut naître d'en-haut".
Le Christ est la nouvelle créature. Tout baptisé est une nouvelle créature. Tout croyant, s'il est vraiment croyant, est une nouvelle créature. L'Eglise, qui est l'ensemble des croyants, est une nouvelle créature.

C'est pour cela que l'Eglise, à travers son histoire, n'a jamais hésité à se renouveler et à confesser qu'elle doit être nouvelle et qu'elle demande le renouveau dans tous les aspects de sa vie. Elle n'a pas peur, non plus, de confesser qu'il y a des péchés parmi ses enfants, quand ils s'éloignent de l'enseignement de leur Maître, Jésus-Christ,  et qu'ils ne marchent pas selon les indications et les inspirations de l'Esprit Saint.
C'est pour cela que le Bienheureux Pape Jean XXIII a convoqué le Concile Vatican II (1962-1965) pour le renouveau, pour l'aggiornamento.. Et le Vénérable Jean Paul II a lancé l'idée de la "nouvelle Evangélisation". A cette fin, le 28 juin 2010, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI a annoncé la création (concrétisée le 21 septembre suivant) du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation.
Cet appel au renouveau est un appel continu à l'homme d'être en relation avec Dieu, qui l'appelle à la perfection, même si cette perfection est au-dessus de ses capacités, de sa nature créée faible et limitée. C'est ce que Jésus a dit à ses Disciples en leur proposant un idéal très haut, presque irréalisable, et cela dans l'enseignement qui est la conclusion de sa prédication sublime (Matthieu 5, 48): "Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait".
Ce que Jésus demande à ses Disciples et à tous ceux qui Le suivent, à ceux qui sont baptisés en son Nom, c'est-à-dire à tous les chrétiens, au monde entier, est fondé sur cette vérité  théologique, à laquelle nous donnons très peu d'importance, comme si c'était une chose qui va de soi, mais elle est vraiment très difficile, et elle est dans la substance du sens de notre vie et de notre relation avec Dieu et des relations de Dieu avec les hommes, et c'est cette relation que l'homme, aujourd'hui, ne veut pas du tout reconnaître, mais qui est la base de toutes nos relations, c'est que Dieu est Créateur, Dieu est mon Créateur; Il est mon origine; Il est le but de ma vie.
Il est au-dessus de tout ce que je peux imaginer, penser, comprendre, comme nous disons dans l'anaphore de notre Liturgie de Saint Jean Chrysostome: "Car Tu es le Dieu ineffable, incompréhensible, invisible, insaisissable, toujours existant et toujours le même, Toi, ton Fils unique et ton Esprit Saint".
C'est aussi ce qui est dit dans l'Ecriture Sainte (Isaïe 45, 15): "Tu es un Dieu toujours caché, Toi le Dieu d'Israël". Saint Paul, parlant aux Athéniens sur la colline de l'Aréopage, leur dit (Actes des Apôtres 17, 23): "Parcourant votre ville et considérant vos monuments sacrés, j'ai même trouvé un autel avec cette inscripotion: Au Dieu inconnu. Eh bien, ce que vous adorez sans le connaître, je viens, moi, vous l'annoncer". Et il ajoute (Actes des Apôtres, 17, 28): "C'est en Lui que nous avons la vie, le mouvement et l'être, comme aussi bien l'ont dit certains de vos poètes: Car c'est de Lui aussi que nous sommes la race".
Dieu, inconnu, reste toujours inconnu, car nous  Le méconnaissons toujours, mais nous désirons toujours Le voir et l'atteindre, même en Le niant, car nier Dieu est une preuve que Dieu existe, qu'Il est au-dessus de nous et que nous ne pouvons pas l'atteindre. Mais nous voulons toujours arriver à l'atteindre, à Le connaître mieux, à appréhender sa perfection.
Dieu, donc, le Créateur, reste toujours au-dessus de notre compréhension, et la relation avec Lui est toujours une chose nouvelle, ineffable. Si Dieu devient à la portée de notre main, de notre pensée, de notre compréhension, Il devient une idole, comme les idoles des Athéniens. Il devient une idole quand nous ne découvrons pas en Lui quelque chose de nouveau, quelque chose qui nous surpasse. Il devient une idole quand Il devient un rite, quand nous ne savons pas qu'Il est un Enfant nouveau-né, proche de nous, mais qui est toujours le "Dieu d'avant les siècles", qui nous élève vers Lui, qui nous divinise (??????), qui nous rend parfaits, qui fait de chacun de nous une nouvelle créature, et toujours dans une nouveauté ineffable.

C'est ce qui est arrivé aux trois Apôtres témoins de la Transfiguration sur le Mont Thabor; les Apôtres vivaient avec Jésus, ils Le connaissaient très bien; mais, sur le Mont Thabor, ils ont vu sa gloire d'une manière ineffable, au-delà de toute attente; ils n'ont pas compris, d'abord, le sens de cette vision, ni ce que voulait dire la présence, aux côtés de Jésus, sur la montagne, de Moïse et d'Elie. De plus, les Apôtres sont restés, jusqu'au dernier moment de leur vie terrestre avec Jésus et avant son Ascension, dans l'incompréhension de la profondeur, de la nouveauté de la mission de Jésus, comme s'ils étaient toujours dans l'Ancien Testament, en disant, avec la mentalité terrestre de l'Ancien Testament (Actes des Apôtres 1, 6): "Seigneur, est-ce en ce temps que tu vas rétablir le Royaume en faveur d'Israël?".
Saint Paul parle de cela dans son Epître aux Ephésiens (3, 17-19): "Que le Christ habite en vos cœurs par la foi; soyez enracinés dans l'amour et fondés sur lui, afin de pouvoir comprendre avec tous les saints ce qu'est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, et connaître l'amour du Christ, qui surpasse toute connaissance. Ainsi serez-vous remplis de toute la plénitude de Dieu". Saint Paul appelle les fidèles au renouveau en leur disant (Romains 12, 2): "Transformez-vous par le renouvellement de votre esprit". Et ailleurs (I Corinthiens 2, 16): "Nous l'avons, nous, la pensée du Christ"; ce n'est donc pas la pensée d'Aristote, ni celle de Kant, c'est une autre pensée, une pensée toujours nouvelle, la pensée du Christ.

 

Analyse du renouveau et de la nouvelle créature dans les textes bibliques et liturgiques

Que nous disent les textes bibliques et liturgiques que nous avons passés en revue?
La pensée du renouveau, le sens du renouveau et les expressions au sujet du renouveau sont liés au concept évangélique, biblique et liturgique qui se répète dans les Livres Saints et dans notre liturgie. De cela, retour à la première image du sens du renouveau, au premier état, reprise de l'image, de la metanoia, du repentir, la reprise du limon humain, du retour à Dieu, à la beauté ancienne, du retour au Paradis; une des expressions les plus importantes est celle de la metanoia, ou le changement de la pensée, une nouvelle orientation.
Le renouveau se réalise à travers la vie de la foi, de l'espérance et de la charité, à travers la pratique des bonnes œuvres, la réception des sacrements de l'Eglise, la lecture des Livres Saints, l'application de l'enseignement de Jésus, du Sermon sur la Montagne et des valeurs de l'Evangile, en vivant ces valeurs.
Par le renouveau, l'homme devient une nouvelle créature, comme s'il était divinisé. En effet, le renouveau est le salut, la divinisation, la transfiguration spirituelle, comme si Dieu créait l'homme de nouveau, à son image et ressemblance, comme si Dieu était en train de le fondre de nouveau, de faire son limon de nouveau, comme le feu agit sur l'or, et Il crée pour ainsi dire son image, son icône, de nouveau.

Nous, en tant que chrétiens croyants, nous sommes appelés à ce renouveau et à cette divinisation. Nous sommes appelés à devenir, tous les jours, une nouvelle créature. C'est là la force de la foi chrétienne. Ce qui nous aide à réaliser ce renouveau, c'est la réception des sacrements, surtout de l'Eucharistie et de la confession. C'est le but de la perfection et de la sainteté chrétiennes.
Le renouveau est le point de départ d'un nouveau mode de vie spirituelle, comme nous dit l'office de la mi-Pentecôte. Cela veut dire une nouvelle voie, une nouvelle manière, pour traiter les problèmes, les difficultés, les crises, les calamités, les maladies, les tentations, les défis, les différentes circonstances qui se présentent dans notre vie. C'est là la quintessence de l'enseignement de Jésus et de son Evangile.
Nous voyons de plus en cela une nouvelle vision, comme nous le trouvons dans l'office du début de l'année, une vision qui est différente de la vision du corps, de l'œil matériel et physique. Notre liturgie dit que l'aveugle est devenu une lampe toute brillante d'une nouvelle lumière, de nouveaux yeux, de nouvelles oreilles, de nouveaux membres qui se renouvellent.
Ainsi, le renouveau atteint encore le langage, l'expression de l'homme. C'est son vocabulaire, son discours humain, professionnel, spirituel et social, comme nous lisons dans l'office de la Pentecôte, qui fait allusion au renouveau des langues, de la langue, de la mélodie, de la vision et de la terminologie.
A travers le renouveau spirituel, se renouvelle en nous la connaissance des mystères, des dogmes et des enseignements. Devant nos yeux resplendissent et s'illuminent les secrets et les symboles de l'Ecriture Sainte, et nous sommes illuminés par la lumière de la connaissance nouvelle.

Cela veut dire que le renouvellement qui vient de l'Esprit Saint atteint le plus profond de l'homme, ses sentiments, ses aspirations, ses désirs et ses espérances. C'est ce que nous chantons le jour de la Pentecôte: "Renouvelle en nos cœurs éternellement l'Esprit de droiture auquel nous aspirons" (sixième ode de l'Orthros).
La liturgie de la Pentecôte exprime les effets du renouveau par l'Esprit Saint, à savoir que les Apôtres parlent, que chaque Apôtre parle et que chaque croyant parle avec des expressions extravagantes, une vision extravagante. C'est un changement plein de lumière, comme si le croyant devenait étranger au monde, à la manière de penser du monde et à sa mentalité.
C'est pour cela que le vrai croyant sent que, s'il veut vivre sa foi dans sa société, il se sent étranger à elle, et les autres le considèrent étranger à eux, à leur mentalité, à leur manière de penser. De plus, les mots, les termes, les phrases, les versets de l'Ecriture Sainte, les prières de la liturgie, etc., deviennent étrangers à beaucoup et ne sont plus compris.
Cela représente un grand défi pour les croyants, d'un côté, et pour leurs compagnons non croyants, ou éloignés de la foi, de la religion et de l'Eglise. Le grand défi, aujourd'hui, pour l'Eglise, pour les prêtres qui sont des directeurs spirituels, qui distribuent les sacrements de l'Eglise et qui prêchent, c'est de savoir comment faire disparaître cette étrangeté tout en conservant l'enseignement de l'Evangile et de l'Eglise. Le défi est de savoir comment l'Eglise doit s'adresser aux fidèles, aux chrétiens et aux non chrétiens, à la société, avec des paroles de vie à la lumière de l'Evangile, et cela dans la langue de l'homme moderne, de l'homme en développement, en continuel changement, dans une mobilité extraordinaire.

Le défi est de savoir comment nous pouvons porter aux hommes la nouvelle Evangélisation, comme une chose nouvelle, attrayante, animée, et qui soit acceptée avec amour. C'est là, d'ailleurs, la raison, comme nous l'avons dit plus haut, pour laquelle le Pape a annoncé la création du Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation, afin de renouveler les moyens de porter l'Evangile. L'objet de l'évangélisation est toujours nouveau, en principe, mais c'est notre devoir et notre responsabilité de la présenter avec une nouvelle tunique, une nouvelle forme, de façon à inciter les gens à la recevoir et à vivre en s'inspirant de sa resplendissante lumière divine. Ainsi, elle devient une parole de vie, comme Saint Pierre a dit à Jésus au nom de tous les Apôtres (Jean 6, 68): "Seigneur, à qui irons-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle".
Pourtant, nous croyons avec pleine confiance que le monde se renouvelle par le renouvellement des enfants de la foi; comme le Pape Benoît XVI l'a dit (Homélie du 24 avril 2005 pour l'inauguration de son ministère d'Evêque de Rome), "celui qui croit n'est jamais seul", et un homme qui se renouvelle par là renouvelle le monde, comme l'a dit autrefois le grand penseur dominicain Jean-Baptiste-Henri Lacordaire, et nous avons appris ces paroles étant encore séminariste au couvent du Saint-Sauveur: Une âme qui s'élève élève le monde entier avec elle.
Il faut remarquer que la fête du Renouveau, dans notre Eglise, est liée au souvenir de la Résurrection du Christ et de la mère de toutes les églises du monde entier, du cœur du christianisme, l'église de la Résurrection à Jérusalem (appelée Saint-Sépulcre en Occident).


Ceux qui croient en Dieu Créateur sont pleins d'initiatives, font des merveilles, et l'homme uni à Dieu est inventeur, courageux, plein de confiance et d'optimisme; il trouve toujours une issue aux problèmes de sa vie. C'est la grâce de l'Esprit Saint, qui soutient notre faiblesse.
Le renouveau continuel, qui est inspiré et auquel font référence les textes bibliques et liturgiques, est en pleine conformité avec la vocation très élevée de l'homme, avec sa grande dignité, comme dit Saint Irénée (Adversus Haereses IV, 20, 7): "La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant". Ainsi, l'homme est toujours en recherche afin de se réaliser lui-même; il aspire toujours au renouveau et à la perfection. Sa vraie dignité est la préservation en lui de l'image de Dieu, de sa beauté et de sa splendeur. Comme nous disons dans cette prière adressée à un saint moine ou à une sainte moniale: "En toi a été conservée l'image de Dieu avec exactitude".
Le renouveau continuel est donc un but très élevé; il signifie un renouvellement de la créature, que l'homme demande et recherche: un renouveau de la société, un renouveau qui est déjà dans le baptême, lequel est une seconde naissance, naissance de renouveau pour la société, pour le monde et pour la création entière.
Le renouveau est source d'une grande joie, de sublimité toujours renouvelée. C'est une chose difficile, qui exige beaucoup de vigilance, un grand effort constant, car il faut mettre un frein à tout ce qui peut produire la mort dans l'homme: le cœur, l'âme, l'esprit et le corps. Le renouveau exige une éducation des membres, une purification de l'esprit, de la mémoire des choses caduques et anciennes, l'oubli du passé et du péché qui gouvernent et asservissent l'homme, abaissant sa dignité et le rendant plein d'impureté.
Tout cela veut dire que le renouveau doit être fondamental et viscéral. C'est une réhabilitation, une reprise entière pour tout ce qui est nouveau, comme nous disons dans la troisième ode de l'Orthros du jeudi (sixième ton, deuxième strophe de l'ode):
"L'Esprit divin répandu par vos langues, glorieux Apôtres du Seigneur, en sa terrifiante venue renouvelle grâce à vous pour la vie divine les hommes déchus".
Cela veut dire que le renouvellement du commandement divin lui-même est exposé à devenir ancien et caduc. C'est pour cela que Jésus nous donne toujours un nouveau commandement, même si le commandement se trouve déjà d'une autre manière dans l'Ancien Testament. L'Apôtre Saint Jean parle du commandement nouveau qui existe déjà depuis le début (cf. I Jean 2, 7-8).
Donc, le commandement même doit être amélioré, et l'ordre doit se renouveler. Le Prince des deux Testaments est Celui qui réunit les deux Testaments en Lui, qui donne une nouvelle nouveauté à tout ce qui peut être exposé à devenir ancien et caduc. Nous sommes toujours en grand danger, continuellement et réellement, de retourner aux anciens principes, à l'Ancien Testament, à l'ancienne vision, à l'ancienne mentalité.
Les gens, aujourd'hui, attendent le miracle, comme au temps de Jésus-Christ, ils l'attendent de dehors et dans les choses extérieures, et nous oublions que la beauté de la fille du roi est toujours à l'intérieur, et que le grand miracle, c'est l'intérieur de l'homme, dans les profondeurs de son âme; c'est l'âme de l'homme qui fait le miracle, et Dieu aime l'homme pour que, en l'homme, Il fasse les miracles du nouveau et du changement. Comme la Vierge Marie l'a dit (Luc 1, 49): "Le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses". Le miracle est dans le renouveau et la restauration de la nature humaine, comme cela est arrivé pour l'aveugle, le sourd, le muet et le boiteux.
Ainsi, le renouveau reste toujours le fruit de l'union avec Dieu, de qui "vient tout don parfait", comme dit Saint Jacques (1, 17).
Les fêtes que nous célébrons au cours de l'année, les fêtes du Christ, de la Sainte Vierge et des Saints, sont une invitation au renouveau continuel de l'homme et un appel à l'union avec Dieu. Les fêtes sont des étapes de l'économie divine, du renouveau et des vocations, des appels répétés au renouveau, à la perfection et à la sainteté.
Le renouveau est lié aussi à l'acheminement vers le Royaume, comme Jésus l'a dit à ses Disciples (Matthieu 26, 29): "Je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai avec vous de nouveau dans le Royaume de mon Père". Nous sommes dans une marche de renouveau continuel, pour reprendre, "comme l'aigle, une jeunesse nouvelle" (Psaume 102, 5).
Sans Dieu et sans le lien avec la vie éternelle et le Royaume, l'homme devient caduc et ses forces deviennent très faibles. De plus, la vie de l'homme n'a plus de sens: la vie conjugale, la vie professionnelle, la vocation sacerdotale, la vie de consécration religieuse; tout cela devient caduc et ancien quand nous ne savons pas comment découvrir le nouveau dans nos âmes et autour de nous, dans la nature, dans notre relation avec le monde et avec les autres; nous devenons vieux, nous nous refroidissons, nous devenons insipides et insignifiants, la charité refroidit, la foi s'affaiblit, l'espérance devient de plus en plus faible en nous et l'homme tombe dans les dangers de la division, de la schizophrénie, du dédoublement de la personnalité, et même il peut arriver à perdre tout sens de sa vie et au suicide.
C'est pour cela que Dieu, qui aime les hommes et qui connaît leur nature, leur faiblesse, leurs forces, leurs possibilités, a voulu quand même leur proposer la perfection (Matthieu 5, 48): "Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait". Cet appel à la perfection et à la sainteté est un appel au renouveau, et c'est Dieu Lui-même qui nous renouvelle.
Le chrétien croyant commence déjà la marche du renouveau par le saint baptême. C'est pour cela que nous chantons, pendant le baptême, après la triple immersion dans l'eau (et à la place du Trisaghion, dans la Divine Liturgie, pendant le temps pascal), ce verset de Saint Paul: "Vous tous qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ" (Galates 3, 27). C'est pour cela que le néophyte porte un habit blanc et neuf, qui est le symbole de la pureté, de la résurrection et de la nouvelle création; il est vraiment une nouvelle créature en Jésus-Christ.
Le baptême est l'introduction à la vie dans le Christ, à la vie nouvelle. C'est le début du nouveau chemin, de l'apparition de la nouvelle vision, avec les premiers signes de la nouvelle mentalité et de la nouvelle conduite. C'est vraiment le chemin de Damas, comme celui de Saint Paul.
Le chrétien baptisé est donc un homme appelé à un renouveau continuel. Il est un homme toujours nouveau. C'est à lui qu'est confiée la mission de renouveler la société, la communauté, la famille, la profession, et ainsi le baptême devient la base de sa responsabilité dans la société. C'est pour cela qu'on ne peut être un bon chrétien sans porter une vraie responsabilité envers la société, le peuple, la Patrie, la famille, etc.
Comme Jésus Lui-même a commencé sa mission après le baptême reçu des mains de Saint Jean Baptiste, ainsi les chrétiens croyants et baptisés commencent la leur avec le baptême. Ceux qui sont baptisés au nom du Christ sont appelés à faire les œuvres du Christ, leur Maître, et à réaliser en eux-mêmes ce que le Christ a dit (Jean 10, 10): "Je suis venu pour qu'on ait la vie, et qu'on l'ait surabondante".
C'est dans ce but que le Pape Benoît XVI, comme nous l'avons dit plus haut, a créé le Conseil Pontifical pour la Promotion de la Nouvelle Evangélisation.

J'étais tellement heureux d'être dans la ligne du Pape! En effet, j'ai commené cette lettre, comme d'habitude, depuis des mois. J'étais tellement heureux d'écouter la nouvelle de la fondation de ce Conseil Pontifical!
On lit, dans l'annonce de la création de ce Conseil à Saint-Paul-hors-les-Murs, le 28 juin 2010: "La grâce de l'Esprit Saint constitue la force de la loi nouvelle de l'Evangile et qui renouvelle toujours l'Eglise; nouvelle dans la recherche des modalités qui correspondent à la force de l'Esprit Saint et qui soient adaptées à l'époque et aux situations; nouvelle car également nécessaire dans des pays qui ont déjà reçu l'annonce de l'Evangile".
Plus loin, le Pape dit: "Dans cette perspective, j'ai décidé de créer un nouvel organisme sous la forme d'un Conseil Pontifical, ayant pour tâche spécifique de promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où a déjà retenti la première annonce de la foi, et où sont présentes des Eglises d'antique fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte d'éclipse du sens de Dieu, qui constituent un défi à trouver des moyens adaptés pour reproposer la vérité éternelle de l'Evangile du Christ".

 

Orientations pratiques

Dans cette dernière partie de notre lettre, nous voulons jeter de la lumière sur l'importance de la vision de la nouvelle création dans la vie de l'Eglise Grecque-Melkite Catholique.
Le Concile Vatican II fut le plus grand chantier du renouveau dans l'histoire de l'Eglise Catholique en Orient et en Occident. Ce Concile fut convoqué par le Bienheureux Pape Jean XXIII; j'étais présent personnellement lors de l'annonce de ce Concile par le Pape, en l'abbaye de Saint-Paul-hors-les-Murs, après la célébration de la fête de la Conversion de Saint Paul, le 25 janvier 1959. Après la Sainte Messe dans la basilique, le Saint Père visita l'abbaye bénédictine attenante, dont les moines prennent soin du service liturgique dans la basilique et dans ses dépendances. N'ont pu assister à la visite du Pape à l'abbaye que les moines de la communauté qui y habitaient, dont je faisais partie avec huit autres séminaristes de l'Ordre Basilien du Très Saint Sauveur, pendant nos études à Rome, à l'Athénée de Saint-Anselme. C'est le Père Acace Coussa, moine basilien alépin, alors Assesseur de la Sacrée Congrégation pour l'Eglise Orientale, futur Cardinal et Secrétaire de la même Sacrée Congrégation, qui avait voulu que les moines grecs-melkites catholiques et maronites étudient à Rome. En tant que membres de la communauté des Bénédictins, nous avions aussi été autorisés à accueillir le Saint Père avec les autres moines dans le salon d'honneur de l'abbaye, où le Pape déclara sa volonté de tenir un Concile Œcuménique ayant pour buts le travail pour l'unité des chrétiens et le renouveau de l'Eglise, en lançant sa fameuse formule de l'aggiornamento (mot à mot: mise à jour).
En effet, les documents de Vatican II 1 ont traité du renouveau de la pensée et de la vie de l'Eglise, de son gouvernement dans toutes ses dimensions. Il suffit de passer en revue les titres des documents de ce Concile pour se convaincre de l'amplitude des horizons de Vatican II. On peut dire que les documents de ce Concile constituent vraiment un programme de renouveau de l'Eglise et de son interaction avec le monde d'aujourd'hui pour de longues années; leur influence restera vive pour très longtemps.


1 Voici la liste de ces documents (avec la date de promulgation de chacun d'eux):

- Constitution sur la Sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium (4 décembre 1963);
- Décret sur les moyens de communication sociale Inter mirifica (4 décembre 1963);
- Constitution dogmatique sur l'Eglise Lumen Gentium (21 novembre 1964);
- Décret sur l'œcuménisme Unitatis redintegratio (21 novembre 1964);
- Décret sur les Eglises Orientales Catholiques Orientalium Ecclesiarum (21 novembre 1964);
- Décret sur la charge pastorale des Evêques dans l'Eglise Christus Dominus (28 octobre 1965);
- Décret sur la formation des prêtres Optatam totius Ecclesiae renovationem (28 octobre 1965);
- Décret sur la rénovation et l'adaptation de la vie religieuse Perfectae caritatis (28 octobre 1965);
- Déclaration sur les relations de l'Eglise avec les religions non chrétiennes Nostra aetate (28 octobre 1965);
- Déclaration sur l'éducation chrétienne Gravissimum educationis momentum (28 octobre 1965);
- Constitution dogmatique sur la Révélation divine Dei Verbum (18 novembre 1965);
- Décret sur l'apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem (18 novembre 1965);
- Constitution pastorale sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes  (7 décembre 1965);
- Décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum Ordinis (7 décembre 1965);
- Décret sur l'activité missionnaire de l'Eglise Ad Gentes (7 décembre 1965);
- Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanae (7 décembre 1965).
En effet, ces documents de Vatican II ont étudié la vie liturgique et sacramentelle de l'Eglise, la préparation des serviteurs de la Parole (séminaristes, personnes consacrées des instituts masculins et féminins, diacres, prêtres, Evêques, Patriarches), le ministère de service dans l'Eglise qui est le Corps Mystique du Christ, les dogmes, la foi catholique dans sa relation avec les autres Eglises chrétiennes et les autres religions dans le monde, les relations de l'Eglise avec la société civile (aspects économiques, culturels, scientifiques), le rôle des laïcs dans l'Eglise, le travail apostolique missionnaire.
Ces documents se résument dans le premier paragraphe de la Constitution pastorale sur l'Eglise dans le monde de ce temps: "Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n'est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur communauté, en effet, s'édifie avec des hommes, rassemblés dans le Christ, conduits par l'Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du Père, et porteurs d'un message de salut qu'il leur faut proposer à tous. La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire".
Tout cela exige de l'Eglise une force de renouveau, pour s'acclimater, s'inculturer, pour l'interaction, la solidarité, l'influence dans le monde et le désir de développer ce monde. Tout cela sous l'action de l'œuvre du Saint Esprit qui renouvelle le gouvernement de l'Eglise, comme nous l'avons cité dans l'office de la Pentecôte. En effet, tout renouveau vrai ne peut être que l'œuvre de l'Esprit Saint et de sa descente. C'est ce que nous appelons, dans la théologie chrétienne orientale, épiclèse. L'Eglise a besoin, pour se renouveler, de l'épiclèse quotidienne et continuelle.
C'est pour cela que la célébration quotidienne de la Divine Liturgie est très importante, surtout dans la vie du prêtre, car il invoque la descente de l'Esprit Saint quotidiennement sur les dons, sur le Corps Mystique du Christ, sur l'Eglise, sur sa paroisse, sur son activité et son service pastoral. Ainsi, il peut rester dans une marche de renouveau continuel et peut encore mener la paroisse dans le Chemin Neuf, dans le vrai "New Age". C'est pour cela que nous prions: "Envoie ton Esprit de bonté me diriger ici-bas par la voie droite" (Psaume 142/143, 10), et "O Dieu, renouvelle dans ma poitrine un inébranlable bon vouloir" (Psaume 50/51, 12).

 

Le renouveau dans la vie liturgique

Le Sauveur a voulu que, à travers le Saint-Synode, selon la volonté de mon prédécesseur d'heureuse mémoire Maximos V, je sois à la tête de la Commission Liturgique Patriarcale et Synodale depuis l'an 1986. Dans le cadre de cette Commission, nous avons pu renouveler nos livres liturgiques dans une nouvelle présentation très belle et très attirante. Nous avons mis les bases et les règles pour le renouveau et l'animation liturgiques, et le renouveau entier dans nos textes liturgiques.
Nous avons eu de bons résultats dans la marche du renouveau et de l'animation liturgiques. Cependant, nous aspirons à beaucoup plus.
Nous demandons à nos frères les Evêques et à nos enfants les prêtres, les religieux et les religieuses d'être profondément plus conscients de l'importance du renouveau dans les célébrations liturgiques, dans les chants, dans l'administration et la célébration des sacrements, car c'est le lieu le plus normal pour la relation avec Dieu, avec notre paroisse, afin que nous puissions porter à tous les fidèles la sanctification et l'annonce de la nouvelle vie. Nous croyons que le renouveau de la vie liturgique est le renouveau de la foi, car "lex orandi, lex credendi" (La loi de la prière, c'est la loi de la foi).

 

Le renouveau dans le travail pastoral

A côté de la vie liturgique, est très important, dans la vie du prêtre, le travail pastoral. C'est un champ très vaste pour le renouveau continuel, pour les initiatives.
Le travail pastoral se rapporte pratiquement à la manière de s'imprégner de la liturgie, des sacrements, du mystère de l'Eglise, pour la prédication, la direction spirituelle, les veillées évangéliques, les visites pastorales, les visites aux malades et aux affligés, la direction des confréries et des groupes de jeunes, etc.
Tout cela exige un grand effort pour être porteur de salut, de rédemption, de joie, de foi, d'espérance, d'activité spirituelle et sociale, de solidarité, de sens d'entraide, sinon tout cela devient une idole, une chose qui n'a pas de contenu, qui n'a pas d'attirance, inodore, incolore et insipide.
Cela veut dire que le prêtre doit s'atteler à son travail pastoral avec beaucoup de souci, de soin, de connaissance développée, de vaste formation intellectuelle, avec une expérience spirituelle et pastorale assez longue, une continuelle relation avec les fidèles, avec leurs différents groupes, surtout les jeunes, et ceux qui sont loin de l'Eglise, etc.
En effet, l'art du travail pastoral consiste en ce que le prêtre puisse réunir à la fois la clarté, la limpidité et la pureté du dogme chrétien, avec les différentes orientations nouvelles dans la paroisse, afin qu'il puisse la guider dans les prairies du paradis de la sainte foi.
Cela est une opération de renouveau qui doit viser à ce que la paroisse demeure vraiment une nouvelle créature, un essaim toujours en développement dans un monde qui est en continuel développement. Nous devons présenter la foi chrétienne, le dogme chrétien, dans une forme attirante, convaincante, agréable et belle.
En effet, dans la société il y a beaucoup d'attractions de toutes sortes. C'est pourquoi nous devons affronter ces différentes attractions avec la Parole de Dieu, pour faire sentir à nos fidèles que c'est la Parole de Vie pour eux et pour chacun d'eux.

 

Le renouveau à travers les mouvements apostoliques et les mouvements de jeunes

Le milieu le plus vaste pour le travail pastoral et le renouveau est dans les œuvres apostoliques et de jeunesse; nous n'exagérons pas si nous disons que le travail avec les jeunes est le motif le plus fort pour renouveler la paroisse. En effet, les jeunes sont exigeants, ils ont de vastes horizons, ils ont des idées qui n'ont pas toujours leur source seulement dans l'Evangile et dans l'enseignement de l'Eglise. C'est pour cela que le prêtre est obligé d'accompagner les jeunes et leurs idées; il doit être au courant de leur société, du milieu dans lequel ils vivent, sur le plan intellectuel et social; il doit connaître les différentes impressions qui les guident, qui envahissent leurs pensées, leur cœur, leur mentalité. Il doit leur présenter, en revanche, l'Evangile, l'enseignement de l'Eglise, l'éthique chrétienne, les valeurs spirituelles et de la foi, de sorte que cela demeure une partie de leur vie et de leur expérience spirituelle, de foi et personnelle.
Ainsi, ils peuvent vivre ces valeurs dans leur milieu, très pluraliste, dans les différents courants de la vie de tous les jours, sans crainte, sans honte, sans réserve et aussi sans orgueil ni triomphalisme.
Ici nous répétons, avec plaisir, notre slogan, que tous nos jeunes connaissent partout: une Eglise sans jeunes est une Eglise sans avenir, mais des jeunes sans Eglise sont des jeunes sans avenir.
Les prêtres et les Evêques doivent convaincre les jeunes de ce qu'ils ont un rôle et une mission dans leur société, de ce qu'ils ont aussi un avenir, de ce qu'ils ont une Eglise, de ce qu'ils ont une Patrie et une société, et de ce qu'ils ont dans tout cela une responsabilité très grande, quotidienne et importante. Cela est aussi important pour limiter la volonté d'émigration des jeunes en les convaincant de remplir leur rôle et leur mission dans notre Orient si cher, parmi leurs concitoyens, et de ce qu'ils ont le devoir de leur porter le message de la sainte foi dans cette terre où Dieu a parlé aux hommes en la personne de Jésus-Christ.
Les mouvements d'apostolat, les catéchismes, les activités paroissiales, dans leurs différentes gammes, sont les lieux les plus propices pour le renouveau de la foi des jeunes, pour les confirmer dans leur conviction et aussi pour éveiller la vocation d'être consacrés dans la vie sacerdotale ou religieuse, afin qu'ils trouvent aussi leur place et leur rôle dans la paroisse, dans l'Eglise, dans la société et dans la Patrie.

 

Le renouveau dans les éparchies et les congrégations religieuses et chez les personnes consacrées

L'autre milieu qui est important dans le renouveau de l'Eglise et de la société est celui des éparchies, des congrégations religieuses, des maisons de formation des prêtres, des moines et des moniales, et l'ensemble des personnes consacrées.
Nous appelons nos frères les Evêques, les Supérieurs Généraux, les Supérieures Générales et tous ceux qui sont responsables dans les maisons de formation, dans les centres de catéchèse et dans les différents centres de formation des laïcs adultes, afin que ces maisons et ces centres soient les noyaux de base pour un avenir renouvelé de l'Eglise, pour les pasteurs de demain et ceux qui sont appelés à construire et développer leur Patrie et leur société.
Il est aussi d'une grande importance que soient renouvelées les règles de la vie consacrée dans nos congrégations religieuses masculines et féminines, et cela à l'intérieur des couvents, surtout des maisons-mères, et aussi dans les différents centres où travaillent les moines et les moniales. Le renouveau doit être fondé sur l'ancien, sur l'originalité de la vie religieuse, sur l'enseignement des Saints Pères et l'esprit des fondateurs. Il est très important d'animer la vie liturgique et la vie en commun, et aussi d'être fidèles aux vœux religieux. En effet, les moines ne peuvent pas vivre vraiment s'ils n'ont pas une relation continuelle les uns avec les autres, surtout dans les petits groupes, dans les centres religieux où il y a des éléments de vie religieuse, de sorte que nos couvents, nos centres paroissiaux et religieux deviennent des phares spirituels qui attirent les familles, les jeunes, les confréries, les groupes, afin qu'ils vivent dans ces centres une vie d'Eglise, spirituelle et liturgique, à travers leurs visites à ces couvents et à ces centres, pour y participer aux célébrations liturgiques et aussi à des retraites spirituelles.
Ainsi, nos couvents et nos centres de jeunes et de personnes consacrées, hommes et femmes, deviennent des centres de renouveau spirituel pour l'Eglise et de foi dans nos paroisses. Il est important que les monastères jouent ce rôle de renouveau et qu'ils deviennent vraiment attirants pour la direction spirituelle en faveur de tous ceux qui demandent un renouveau spirituel et de foi dans nos paroisses.
Nous souhaitons que les Supérieurs Généraux, les Supérieures Générales, les Supérieurs Provinciaux, les Supérieures Provinciales et tous nos frères et enfants religieux et religieuses, surtout ceux et celles qui travaillent dans nos paroisses, entendent cet appel. A cette occasion, nous les remercions spécialement pour tous ce qu'ils font dans le service de nos éparchies dans les pays arabes et dans les pays d'émigration.

 

Le renouveau de l'Eglise, la modernité, la globalisation et la technique développée

La nouvelle créature est une création qui doit être vécue dans la société moderne développée. Le fidèle chrétien baptisé est la nouvelle créature, qui doit vivre sa foi, l'Evangile, l'enseignement de l'Eglise et les valeurs de la foi dans une société moderne qui se développe d'une manière très rapide, dans un monde de globalisation et de modernité, avec des techniques très ouvertes et qui ouvrent beaucoup d'horizons nouveaux.
L'Eglise est appelée à accompagner la modernité et la globalisation; elle doit savoir utiliser la technique moderne développée, de sorte que, à travers cela, se développent les systèmes de travail dans les éparchies et dans les paroisses selon les nouvelles techniques.
Dans sa Lettre Apostolique  Le Progrès rapide (24 janvier 2005), adressée aux responsables des communications sociales, le Vénérable Jean Paul II a donné des orientations sur le "changement" de mentalité et le "renouveau pastoral" qu'exigent les moyens de communication actuels, notamment l'internet:
"De nombreux chrétiens sont déjà en train d'utiliser de façon créative ce nouvel instrument, en explorant les potentialités pour l'évangélisation, l'éducation, les communications internes, l'administration et le gouvernement. Mais à côté de l'internet il faut utiliser d'autres nouveaux médias et vérifier toutes les utilisations possibles des instruments traditionnels. (…) De même que les contenus doivent être naturellement adaptés aux besoins des différents groupes, leur but devrait être de toujours rendre les personnes conscientes de la dimension éthique et morale de l'information" (n° 9).

Dans la conclusion de cette Lettre Apostolique (n° 14), le Pape écrivait: "Aux artisans de la communication, et particulièrement aux croyants qui œuvrent dans cet important milieu de la société, je répète l'invitation que dès le début de mon ministère de Pasteur de l'Eglise universelle j'ai voulu lancer au monde entier: N'ayez pas peur! N'ayez pas peur des nouvelles technologies! Elles font partie des merveilles – inter mirifica – que Dieu a mises à notre disposition pour découvrir, utiliser, faire connaître la vérité, et aussi la vérité sur notre dignité et sur notre destin de fils de Dieu, héritiers de son Règne. N'ayez pas peur de l'opposition du monde! Jésus nous a assuré: J'ai vaincu le monde" (Jean 16,33).
Le 24 janvier 2002, le Vénérable Jean Paul II publiait son Message pour la trente-sixième Journée Mondiale des Communications Sociales, ayant pour thème: "Internet: un nouveau carrefour pour l'annonce de l'Evangile"; plus récemment, Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, dans son Message pour la quarante-quatrième Journée des Communications Sociales (16 mai 2010), a traité des "nouveaux médias au service de la Parole".
Les communications modernes affectent plusieurs des différents secteurs de la vie de l'Eglise, la célébration de la Divine Liturgie, des autres offices et des sacrements et leur animation, l'organisation du travail pastoral, les dossiers de l'éparchie et de la paroisse, la manière de présenter l'enseignement du catéchisme et la formation chrétienne aux différents groupes de la paroisse, le travail avec la jeunesse, la manière de porter le bon message aux différents groupes qui forment la paroisse, y compris ceux qui sont en partie loin de l'Eglise et ne sont pas atteints par l'activité du prêtre pour différentes raisons.
Il faut découvrir tout cela, de sorte que le travail du prêtre puisse atteindre tous les enfants de sa paroisse, et ainsi la paroisse devient vraiment une créature nouvelle, une nouvelle Eglise.
Comme je souhaite pour notre Eglise patriarcale, dans toutes nos éparchies, dans les pays arabes et de l'émigration,  que son organisation générale soit vraiment ouverte aux nouvelles méthodes de travail, de communication, d'informatique, pour savoir comment travailler avec précision dans ces domaines, pour en profiter, pour développer et redoubler l'efficacité de l'Eglise et sa relation avec la société, sa présence et son témoignage!
Pour cela, nous demandons aux spécialistes en informatique qu'ils nous aident dans cette orientation. La Chancellerie patriarcale est prête à recevoir les différentes initiatives ou propositions pour que nous puissions réaliser cette pensée importante et prometteuse, afin que l'Eglise puisse vraiment accompagner la modernité, la globalisation et la technique développée.

 

Le renouveau dans notre société ecclésiale et dans notre société arabe

Le développement moderne que nous souhaitons, comme nous l'avons présenté ci-dessus, est très important pour que nous soyons des acteurs du renouveau dans notre société ecclésiale et dans notre société arabe, cette société qui est très pluraliste en fait de dogmes, de croyances, avec les Eglises des différents rites, qui sont influencées, positivement et négativement, par toutes les différentes orientations, par la réalité locale, régionale et mondiale. Sinon, nous serons obligés de vivre comme dans une île. Or l'Eglise ne peut pas vivre dans l'isolement, en se recroquevillant, ou dans un désert lointain.
L'Eglise doit sortir de ses murs, du presbytère du curé, des monastères, des ermitages, des bureaux des éparchies. Elle doit sortir de tout cela, avec une nouvelle force, fondée sur la prière, l'Eucharistie, la méditation, la lecture spirituelle (lectio divina), l'étude, la recherche et l'information.
Elle doit se lancer, avec une nouvelle force, à la rencontre de chaque homme, car, comme dit Saint Paul (II Corinthiens 10, 5), "nous faisons toute pensée captive pour l'amener à obéir au Christ", et aussi parce que "c'est Dieu qui  nous a donné qualité, qui nous a qualifiés pour être ministres d'une Alliance Nouvelle, non de la lettre, mais de l'Esprit" (II Corinthiens 3, 5-6). Ainsi, l'Eglise doit devenir forte, renouvelée, développée, avec de vastes horizons, afin d'être "toute à tous" (cf. I Corinthiens 9, 22).
Et cela afin que tous les hommes puissent vraiment être informés sur le "mystère tenu caché aux siècles" (Colossiens 1, 26), sur le mystère du salut, de la rédemption, à travers la Parole de Dieu qui est une Parole pour tous les hommes, afin qu'ils viennent à la lumière et qu'ils aient la vie en abondance (cf. Jean 10, 10), car le Christ est venu afin d'illuminer ce qui est dans les ténèbres, de sauver ce qui est perdu, de réunir tous les enfants de Dieu dispersés et d'en faire un corps spirituel qui soit solidaire, dans l'interaction, de sorte que chaque membre de ce corps se sente en sécurité, dans la stabilité, la dignité, le bonheur et l'espérance.
C'est cela l'apostolat de l'Eglise qui est une nouvelle créature, toujours renouvelée et toujours renouvelable. Elle est dans un renouveau continu. Elle apporte le message de renouveau, de développement, de modernité, de prospérité dans la société, surtout dans la société arabe à majorité musulmane. Ce renouveau doit atteindre tous les secteurs de notre monde arabe, qui a besoin de renouveau, surtout les secteurs de la jeunesse. Les secteurs qui ont besoin de renouveau et de développement très équilibré sont des secteurs communs à tous les jeunes citoyens des pays arabes, à travers nos différentes croyances qui toutes ont le droit d'exister, de se développer et d'être vraiment des valeurs des citoyens.
Ce sont surtout les secteurs des valeurs spirituelles de foi, de religion, de liberté religieuse, de liberté du culte et de liberté de conscience, de lutte contre les discriminations ethniques, religieuses et sociales; les secteurs des droits de l'enfance, de la femme, de l'homme sous-développé, de l'homme handicapé, du pauvre, du marginalisé; les secteurs des valeurs de la famille, de son unité, de sa fermeté, de sa persistance, de la vie digne pour chaque citoyen, de l'éducation religieuse et morale sur les valeurs de la charité, du respect mutuel, de las convivialité, du dialogue, de la vie ensemble, de l'acceptation de l'autre, de la dignité de l'homme, une dignité qui est absolument absolue, car l'homme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. En outre, doivent être éloignés tous les sentiments de haine, d'agressivité, de terrorisme, de violence, d'extorsion, d'utilisation de l'influence, de persécution, de suprématie, etc.
L'œuvre de l'Eglise, dans tout cela, est au plus profond de sa mission. C'est un secteur de renouveau continuel pour son œuvre et son activité humaine, culturelle, spirituelle, de foi et sociale. C'est dans cette ligne que les pasteurs, les Evêques, les prêtres, les religieux, les religieuses, les éducateurs, les formateurs, les catéchistes surtout, doivent vraiment développer une nouvelle génération chrétienne, à travers la prédication, la direction spirituelle, les confréries, les sociétés de bienfaisance, les centres de formation des adultes, car le chrétien ouvert, conscient de son apostolat et du sens de sa présence dans sa société, qui est convaincu des éléments de base de sa foi et de son comportement moral, qui a le succès dans sa société, qui est fort et qui peut vraiment résister devant les différentes attractions, les difficultés, les pressions, les crises, les différentes attirances, surtout de l'émigration, et aussi qui est fort devant la peur, les tentations de découragement, de désespoir, d'isolement et de recroquevillement, c'est là celui qui peut être actif, apôtre, œuvrant pour le bien, pour le progrès de sa société chrétienne et aussi non chrétienne, dans son Eglise, dans sa paroisse, dans sa Patrie petite ou grande et dans le monde arabe.
Ce chrétien croyant, ouvert, renouvelé est capable d'avoir de l'influence, dans l'interaction et le travail commun. C'est ce type de chrétien que les pasteurs et les responsables de l'Eglise doivent vraiment éduquer et veiller à son développement. C'est ce chrétien qui peut vraiment être l'avenir de l'Eglise et l'avenir de la Patrie. Nous avons besoin, dans notre Eglise Grecque-Melkite Catholique, de ces fidèles et de ces citoyens, sans lesquels notre Eglise ne peut pas se renouveler, ne peut pas rester fidèle à son apostolat chrétien parmi ses enfants chrétiens et vis à vis du monde arabe dont elle est une partie intégrante.
Dans cette Patrie, avec cette Patrie et pour cette Patrie, notre Eglise ne peut pas rester fidèle à cela et ne peut pas réussir dans son apostolat ouvert sans ces chrétiens-là, qui doivent être formés pour être des cadres d'avenir et qui doivent être les piliers de l'Eglise et de la société.
Pour réaliser ce renouveau de l'Eglise et de la société arabe, nous, les pasteurs, les Evêques, les prêtres, les religieux et les religieuses, les fidèles influents, les hommes d'affaires, les politiciens, les professeurs d'université et autres, nous avons vraiment besoin d'être une Eglise forte et cohérente, pour réaliser le travail intérieur à l'Eglise, pour le renouveau qui est dans le Saint Esprit; nous avons besoin aussi d'être forts, capables d'interaction dans les différents secteurs de notre société, afin que nous puissions vraiment continuer à maintenir notre Eglise dans une relation effective dans la société, de sorte que nos institutions et nos différentes communautés aient vraiment une grande influence effective dans notre société, une influence de foi, de développement spirituel, social, économique et politique. Ainsi, et seulement ainsi, on peut tenir compte de nous, et alors nous pourrons réaliser notre mission chrétienne et notre vocation unique.

Il nous faut rester fidèles à la foi chrétienne dans le monde arabe, afin que nous soyons le petit troupeau, petit mais courageux, qui n'a pas peur, toujours présent, rendant témoignage, prêts au martyre s'il le faut, toujours fidèles aux valeurs évangéliques de la sainte foi. Ainsi, nous pourrons réaliser les différentes exigences de notre vocation, que Jésus nous a donnée depuis le premier jour de notre entrée dans la foi chrétienne par le saint baptême. Ainsi, nous pourrons vraiment participer à sa mission divine, qui s'adresse à tous les hommes, mais spécialement à nos concitoyens. C'est une mission difficile qui nous appelle à la réconciliation, à présenter l'autre joue après avoir été frappé, à l'amour des ennemis, au don sans compter, à la spontanéité, à ne pas demander toujours la parité.
A travers cette morale et ce caractère spirituel sublimes, nous pourrons réaliser ce à quoi Jésus nous a appelés en disant, dans le Sermon sur la Montagne (Matthieu 5, 13-14 et 48): "Vous êtes le sel de la terre (…), vous êtes la lumière du monde (…). Soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait". Dans la parabole du levain (Matthieu 13, 33), Jésus nous fait voir l'Eglise comme étant le levain qui travaille dans le monde pour le transformer.
Ce sont là les vraies valeurs de renouveau, qui caractérisent la nouvelle créature. C'est là la base de l'éthique nouvelle qui fait du chrétien, fidèle baptisé, une nouvelle créature dans le Christ Jésus.

 

Le renouveau et l'Assemblée synodale pour le Moyen-Orient

L'Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Evêques, qui s'est tenue à Rome du 10 au 24 octobre dernier,  s'est aussi occupée du thème du renouveau et a demandé aux Eglises de faire l'inventaire de leur mission au Moyen-Orient.
Les Pères synodaux, le 22 octobre, ont adressé un "Message au Peuple de Dieu" qui insiste sur la "force rénovatrice" que représente la jeunesse de nos pays.
L'Assemblée synodale, à la fin de ses travaux, a remis au Saint Père une liste de 44 propositions, en vue de la future Exhortation Apostolique Post-Synodale.
La proposition n° 30 se réfère à la formation chrétienne: "Pour répondre aux besoins d'une formation de foi vivante des adultes, nos Eglise du Moyen-Orient proposent la création de centres de catéchèse là où il n'y en a pas. Il est nécessaire d'insister sur la formation permanente et sur la collaboration entre différentes Eglises au niveau des laïcs, des séminaires et des universités. Il faudrait que tous ces centres soient ouverts à toutes les Eglises. Les catéchistes, en particulier, doivent être bien préparés pour une formation adaptée qui tienne compte des problèmes et des défis actuels. (…) Il est important que la formation implique l'apprentissage aux techniques modernes et à la science des communications".
La proposition suivante (31) concerne plus spécialement la formation des agents pastoraux: "Pour la formation de cadres et d'agents pastoraux dans les différents domaines, on propose de fonder et de développer des centres de formation inter-ecclésiaux dans chaque pays. On recommande qu'ils utilisent les nouveaux moyens audio-visuels de communication. Le matériel produit devrait être disponible sur Internet et sur des DVD, pour permettre la plus grande diffusion avec les moindres dépenses".
Au sujet des moyens de communication sociale, on lit dans la proposition n° 33:
"Les Pères synodaux ont relevé l'importance capitale des nouveaux moyens de communication pour la formation chrétienne au Moyen-Orient ainsi que pour l'annonce de la foi. Ils sont des réseaux de communication privilégiés pour propager l'enseignement de l'Eglise. Concrètement, les Pères synodaux recommandent d'aider et de soutenir par tous les moyens les structures déjà existantes dans ce domaine, telles que Télé-Lumière-Noursat et la Voix de la Charité, et autres, afin qu'elles réalisent, dans un esprit ecclésial, les objectifs pour lesquels elles ont été créées".
La proposition n° 37 se réfère à la "nouvelle Evangélisation": "Nos Eglises sont appelées à entrer dans la perspective de la Nouvelle Evangélisation, en prenant en considération le contexte culturel et social dans lequel vit, travaille et agit l'homme d'aujourd'hui. Ceci exige une profonde conversion et un renouveau à la lumière de la Parole de Dieu et à travers les sacrements, particulièrement la réconciliation et l'Eucharistie".

 

Conclusion

Chers amis, l'expression "nouvelle créature" est le résumé de notre foi et de notre éthique chrétienne. Elle résume la noblesse de notre vocation humaine et divine, de notre apostolat unique, et donne aussi un sens à notre présence, à notre vie, à notre chemin et à notre existence sur cette terre, en marche vers le Paradis, vers le Royaume.
La naissance de Jésus-Christ est un appel continu à l'homme pour qu'il s'élève, se renouvelle, se sublime, pour qu'il monte, avance, dépasse les limites de sa faiblesse, même de son péché, en sachant que Dieu est capable de faire des miracles en lui et à travers lui. En effet, c'est Lui qui nous a appelés à l'existence et qui peut créer en nous un nouvel esprit, qui peut faire de nous une nouvelle créature et nous élever à la hauteur de la ?????? et à la participation à la vie de Dieu en nous.
Ainsi, nous retournons à l'état dans lequel Dieu nous a créés, dans la sainteté et la pureté, selon son image et sa ressemblance. A cela nous appelle le chant magnifique de Noël: "Le Christ vient au monde, glorifiez-Le, le Christ descend des cieux, allez à sa rencontre; sur terre vient le Christ, exaltez-Le".       A tout cela nous appelle la fête de Noël. A cela je vous appelle, chers amis, mes frères les Evêques bien-aimés, mes enfants les prêtres, les religieux, les religieuses, les fidèles hommes et femmes, les enfants de nos éparchies et de nos paroisses, dans les pays arabes et les pays de l'émigration et partout. Recevez tous ces méditations spirituelles au sujet de la nouvelle créature, qui est vraiment le don de l'Enfant nouveau-né, Dieu d'avant les siècles, et qui est chacun de nous. Recevez, accueillez ces méditations comme un cadeau de Noël, comme un bouquet d'intercessions, de souhaits cordiaux à vous tous.
Que notre Eglise demeure toujours forte et cohérente, unie et courageuse, qui n'ait pas peur, qui n'hésite pas, qui ne vieillisse pas, qui ne désespère pas, toujours ouverte, en relation avec les autres, toujours présente, toujours prête à la coopération et au dévouement, une Eglise du dialogue, de la solidarité, de la foi et de l'espérance, une Eglise du renouveau continuel par l'Esprit Saint. Nous ressemblons ainsi à l'homme dont parle Jésus-Christ dans son Evangile, lorsqu'il dit que le fils du Royaume est celui qui fait sortir de ses trésors toujours du nouveau de l'ancien, et qui peut semer l'espérance, afin que les dons de Dieu et sa grâce puissent donner des fruits généreux pour tous les enfants de l'Eglise, trente, soixante et cent fois, et la vie éternelle.
Le Christ est né, glorifiez-Le!
Joyeux Noël et heureuse nouvelle année, une année de paix!

Avec mon amitié, mon amour, mon affection et ma bénédiction.  

 

Gregorios III
Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient,
d'Alexandrie et de Jérusalem

 

Appendice

Textes liturgiques sur le sujet du Renouveau
 

Nous commençons par le mois de septembre, qui est le premier mois de l'année liturgique dans les Eglises orientales.
Sixième ode de l'Orthros du premier jour: "Seigneur, permets-nous, en ce début d'année, de commencer une vie qui Te plaise".
Le 8 septembre, fête de la Nativité de notre très sainte Dame la Mère de Dieu, apostiches des Grandes Vêpres: "Au jour de sa naissance, le monde connaît le renouveau". Septième ode de l'Orthros: "Toi seule, tu enfantas notre Dieu; par là tu renouvelles la nature, ô Marie; tu délivres Eve de la malédiction originelle, pure Mère de Dieu".
Le 14 septembre, fête de l'Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix, sixième ode de l'Orthros: "Le Dieu qui en sa chair fut cloué à la vivifiante Croix renouvela l'antique lettre obscure de la Loi et chassa le mal funeste de l'erreur". Huitième ode: "Tandis qu'est exalté le bois où coula le sang du Verbe de Dieu incarné, Puissances célestes chantez et célébrez la réconciliation des mortels".
Le 21 novembre, fête de la Présentation au Temple de la très sainte Mère de Dieu, dans le lucernaire des Vêpres il est dit que Marie est "le renouveau de tout mortel".
Le 9 décembre, fête de la Conception de Sainte Anne et mémoire de la nouvelle Dédicace de l'église de la Résurrection: "C'est ainsi qu'est glorifié le Créateur, si tous les hommes renouvellent leur cœur, élevant leur âme vers les célestes hauteurs".
Kondakion de l'Orthros: "Renouvelle en nos cœurs la consécration de l'Esprit". Cathismes de l'Orthros: "Adam, voici ton renouveau".
Dans les jours d'avant-fête de Noël (20 décembre et dimanche avant Noël), nous chantons que le Christ ressuscitera le troisième jour en renouvelant l'entière création, en détruisant l'Enfer et en ressuscitant les morts; que le Verbe incarné, par sa naissance glorieuse, nous a restitué notre ancienne origine divine; que le Seigneur venu du Sud s'est incarné pour renouveler la vocation d'Adam et le rappeler de l'exil; que le Créateur a renouvelé la nature humaine en se faisant homme, et que l'Enfant nouveau-né est Dieu d'avant les siècles.
Le 24 décembre, quatrième ode de l'Orthros: "Création, rejette tout vieillissement, voyant le Créateur se laisser créer pour te renouveler et Lui-même devenir enfant pour te rendre ta première beauté".
Le 2 février, en la fête de l'Hypapante, aux Vêpres nous célébrons le Christ, "Chef de l'Ancien et du Nouveau Testaments" et, dans la neuvième ode de l'Orthros, Siméon, le "nouvel initié de la grâce".
Laudes: "Comme Soleil de justice Tu es venu, Seigneur, sur la nuée légère, pour mettre fin à l'obscurité de la Loi et révéler le commencement de la nouvelle grâce".
Le 24 mars, avant-fête de l'Annonciation, septième ode de l'Orthros: "En toi le véritable Législateur, par amour, va faire son séjour et renouveler grâce à toi l'humanité corrompue".
Neuvième ode: "Vierge toute pure, de ton sein le Christ fit sa demeure pour délivrer le genre humain des hideuses passions et lui rendre son antique splendeur".
Le 6 août, fête de la Transfiguration, dans la litie des Vêpres nous chantons le Christ qui "manifeste la splendeur de l'originelle beauté"; dans les apostiches, nous proclamons que le Christ "manifesta la nature des humains en Lui-même revêtue de la beauté que son image possédait à l'origine. (…) Sauveur, transfiguré Tu fis resplendir à nouveau notre nature ternie par Adam, lui conférant la gloire et la splendeur de ta propre divinité".

Premier cathisme de l'Orthros: "Montrant le changement que subiront les mortels sous l'effet de ta gloire, Sauveur, lors de ta seconde et redoutable venue, Tu t'es transfiguré sur le Thabor".
Troisième ode: "Ayant revêtu Adam tout entier,  en échange Tu fis resplendir sa nature jadis ternie et l'as divinisée en transfigurant ton aspect".
Le 15 août, fête de la Dormition de la Mère de Dieu, lucernaire des Vêpres: "Sans cesse prie le Christ pour qu'Il sauve de tout danger et de toute atteinte de l'Ennemi ton nouveau peuple".

 

Un autre aspect des textes liturgiques sur le renouveau se manifeste dans les dimanches de l'année.
Troisième ton, cathismes de l'Orthros: "Le Christ, premier-né de la création, artisan de tout l'univers, en Lui-même a rénové la nature corrompue de notre race".
Septième ode: "De ton côté percé, ô Christ,  les gouttes divines de ton Sang vivifiant, répandues sur la terre, selon ton dessein bienveillant, ont rénové les enfants de la terre".
Quatrième ton, lucernaire des Vêpres: "Nous vénérons ta Résurrection le troisième jour. Par elle, ô Tout-Puissant, Tu as rénové la nature humaine corrompue".

 

Maintenant, je passe à quelques textes du temps pascal, dans le Pentecostaire.
Canon de l'Orthros du Samedi-Saint (repris à l'Office de Minuit de la nuit de Pâques), quatrième ode: "Aujourd'hui, Dieu Créateur et Sauveur, Tu renouvelles toutes choses et recrées l'univers".
Cinquième ode: "Tu renouvelles la nature des mortels, ô Créateur, en te couvrant de limon; le sépulcre et le linceul viennent révéler, ô Verbe, ton mystère le plus secret; le noble Joseph représente le dessein de ton Père éternel qui me renouvelle en Toi de merveilleuse façon".
Hirmos de la troisième ode de l'Orthros de Pâques: "Venez, buvons tous au flot nouveau de la source d'immortalité".
Septième ode: "De la mort célébrons la mise à mort, de l'Enfer la destruction, le début de la vie nouvelle et éternelle".
Huitième ode: "De la vigne goûtons au fruit nouveau, communions à la divine joie en ce jour insigne de la Résurrection".
Neuvième ode: "Resplendis de lumière, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Christ, nouvelle Pâque, a brillé sur toi".
Stichères de Pâques: "Pâque, ta sainteté se révèle en ce jour à nos yeux, Pâque nouvelle et sacrée".
Apostiches des Petites Vêpres du dimanche de Saint Thomas: "Sauveur, Tu t'es montré à tes Apôtres saints, toutes portes fermées, et par eux Tu as renouvelé en nos cœurs ton Esprit divin".
Septième ode de l'Office de Minuit: "Nous, les fidèles, nous reconnaissons en toi, ô Mère de Dieu, la fournaise spirituelle, et de même qu'Il a sauvé les trois jeunes gens, le Très-Haut a renouvelé en ton sein le monde entier".
Première ode de l'Orthros: "De toutes heures voici la reine faisant cortège au splendide roi des jours; elle réjouit de sa clarté le peuple de l'Eglise, ce nouvel élu qui sans cesse chante le Christ ressuscité".
Troisième ode: "O Christ, par ta Croix Tu nous as renouvelés, d'anciens que nous étions, de la mort Tu nous menas à l'immortalité, nous ordonnant de vivre une vie nouvelle en Toi. (…) Venez, buvons tous au flot nouveau de la source d'immortalité merveilleusement jaillie non plus du rocher dans le désert, mais sur le tombeau du Christ, notre force et notre joie".
Septième ode: "Premier des jours et leur seigneur, voici le jour porteur de clarté qui donne cours à la joie du nouveau peuple élu de Dieu".
Neuvième ode: "Resplendis de lumière, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur a brillé sur toi".
Exapostilaire: "Aujourd'hui le printemps exhale son parfum de fleurs écloses et la création nouvelle exulte d'allégresse".
Tropaire des Vêpres du soir de ce dimanche: "Malgré les scellés posés sur le tombeau comme la Vie Tu surgis de tombe, ô Christ notre Dieu, et malgré les portes fermées à tes Disciples Tu t'es manifesté, universelle Résurrection, renouvelant en nos cœurs l'Esprit de vérité par ton immense miséricorde".
Mercredi de la Mi-Pentecôte, neuvième ode de l'Orthros: "Du Christ nous avons appris un nouveau mode de vie; de tout cœur empressons-nous de l'observer jusqu'à la fin pour jouir de la venue du Saint Esprit".
Lucernaire des Vêpres du lundi de la sixième semaine de Pâques (soir du dimanche de l'Aveugle-Né): "Aux scribes aveugles, il apparut comme suspect, cet aveugle de jadis devenu clairvoyant, comme si ses yeux n'étaient pas dessillés, mais qu'il feignait de voir à cause du Sauveur, car eux-mêmes préféraient le lettre porteuse d'obscurité à la lumière portée par le Christ, notre Soleil radieux qui pour nous a renouvelé la fête du sabbat, illuminant les ténèbres de la Loi, ôtant le voile pour resplendir sur les aveugles de jadis, qui désormais annoncent au monde Celui qu'ils ont vu, le Seigneur, notre source de clarté".
Apostiches de l'Orthros du lundi de la sixième semaine de Pâques: "Conforme à l'apparence des humains le Verbe du Père s'est montré à l'aveugle découvrant la clarté; comme les autres, il vit le Soleil porte-lumière et principe du jour, réjoui par le nouveau don de la vue".
Apostiches de l'Orthros du mardi de la sixième semaine de Pâques: "Sur l'aveugle cheminant dans la sombre nuit et souffrant sans cesse de sa noire cécité s'est levée la lumière du matin lorsque sur un ordre divin il se lava les yeux à la fontaine de Siloé; alors on le vit comme un astre nouveau chassant les ténèbres des scribes légaux (…). Il reconnaît le Créateur et la source de clarté qui surgit le troisième jour du tombeau, illuminant la terre de sa sainte Résurrection; par elle Il fit briller la lumière du renouveau sur les mortels captifs de l'ombre et de la mort, pour accorder au monde la grâce du salut".
Apostiches des Grandes Vêpres du dimanche de la Pentecôte: "Jadis en châtiment fut opérée la division entre les langues; entre elles maintenant se renouvelle l'harmonie pour le salut de nos âmes".
Troisième cathisme de l'Orthros de la Pentecôte: "O Christ, après ta Résurrection du tombeau et ta divine Ascension au plus haut des cieux, Tu fis descendre ta gloire sur les témoins de ta divinité, et dans le cœur de tes Disciples Tu renouvelas l'Esprit de droiture; c'est pourquoi, telle une harpe aux sons mélodieux, mystiquement, sous l'effet du plectre divin, ils ont fait retentir, Sauveur,  ton enseignement et ton œuvre de salut".
Cinquième ode de l'Orthros: "Seigneur, l'Esprit de ton salut, que jadis le sein des Prophètes reçut craintivement, crée en celui des Apôtres un cœur pur et renouvelle en nos cœurs un esprit de droiture, car tes commandements, Seigneur, nous apportent la lumière et la paix".
Sixième ode: "Renouvelle en nos cœurs éternellement l'Esprit de droiture auquel nous aspirons".
Laudes: "Les Disciples du Christ se trouvant tous réunis, soudain retentit du ciel un fracas, une violente bourrasque de vent, et ce bruit remplit toute la maison où ils siégeaient; et tous ils se mirent à parler en langues étrangères pour enseigner la doctrine nouvelle de la Sainte Trinité".
Apostiches des Vêpres du lundi de Pentecôte (le dimanche soir, après l'Office de Génuflexion): "En ce jour les Apôtres du Christ sont revêtus de la force d'en-haut, car le Paraclet consacre le temple de leur cœur, inaugurant sa présence par la mystique nouveauté d'une connaissance qu'ils iront proclamer en langues étrangères pour nous apprendre à vénérer en trois Personnes l'unique Dieu".
Lucernaire des Vêpres du mardi de Pentecôte (lundi soir): "Les langues se renouvellent maintenant pour dire clairement les merveilles de Dieu".
Premier Ikos du Canon de l'Acathiste: "Réjouis-toi, par qui la créature se renouvelle".
Treizième Ikos: "Dieu renouvelle son œuvre lorsqu'en naissant devant nous, ses créatures, Il s'est révélé".
Dans le Paraclitique, troisième ode de l'Orthros du jeudi, du sixième ton (deuxième strophe): "L'Esprit divin répandu par vos langues, glorieux Apôtres du Seigneur, en sa terrifiante venue renouvelle grâce à vous pour la vie divine les hommes déchus".

 

Table des matières


1. – Préface: Nouveau-né, nouvelle créature.
2. – Le renouveau et la nouvelle créature dans les Saintes Ecritures (Ancien et Nouveau Testaments).
3. – Renouveau et nouvelle créature dans les textes liturgiques.
4. – Réflexions au sujet du thème du renouveau.
5. – Analyse du renouveau et de la nouvelle créature dans les textes bibliques et liturgiques.
6. – Orientations pratiques.
7. – Appendice: autres textes liturgiques au sujet du renouveau.